Parmi les livres passionnants lus depuis le début de 2013 figure cette anthologie fulgurante, chorale, décapante, désopilante, poignante, irrévérencieuse, rentre-dedans, terrible, turbulente, dérangeante au sens le plus utile du terme.

Constitué de 26 textes, principalement des nouvelles, écrits par 26 auteurs mozambicain, kényan, camerounais, égyptien, togolais, algérien, zimbabwéen, haïtien, congolais, etc. - bref, 26 écrivains de l'Afrique au plus large -, L'Afrique qui vient raconte un continent qui vit désormais au rythme de la ville et de la consommation, dépeint par des auteurs nés après l'indépendance de leur pays respectif et qui ont «grandi dans le cauchemar des génocides, sous le joug des dictatures, contraints souvent à l'exil», comme le rappellent les écrivains Michel Le Bris et Alain Mabanckou dans leur (excellente) préface au livre.

Que cela se déroule à Soweto ou à Paris, dans l'État fictif d'Indafrik en 2070, que ce soit écrit d'une plume hilarante et féroce, avec parfois la Chine en État colonisateur du XXIe siècle ou des enfants qui rêvent de goyaves, tous ces textes ébranlent à peu près toutes les idées reçues.

On est dans la littérature d'aujourd'hui, et on est en Afrique.

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L'Afrique qui vient, Anthologie de 26 auteurs, Hoëbeke/Flammarion, 310 pages