Un sosie de Tony Curtis surnommé le Beau Romulo propose à son ancien ami, le narrateur et ancien pensionnaire d'un centre psychiatrique et pénitentiaire comme lui, de faire un grand coup qui va rapporter gros.

Craignant pour le Beau Romulo, le narrateur organise une machination dans le but de faire avorter ce plan voué à l'échec et lui éviter à nouveau la prison. Pour ce faire, il s'entoure d'alliés improbables: une statue vivante des Ramblas, un livreur de pizza, un sans-papier albinos, un apôtre de Krishna, une famille de Chinois propriétaire d'un bazar, une ex-communiste d'Allemagne de l'Est devenue accordéoniste de rue.

Flairant la mauvaise affaire, une policière somme le narrateur de l'informer de ce qu'il trame tout en lui refilant des informations. Leur enquête peu orthodoxe les conduit à déjouer un complot terroriste pour assassiner Angela Merkel, au cours d'une visite officielle à Barcelone.

Tarabiscotée à souhait, l'intrigue loufoque, baroque, pleine de rebondissements est avant tout une critique mordante de la crise que traverse l'Espagne, peinte avec une foule de détails, comme une toile pointilliste. La narration est hilarante, les éclats de rire sont au détour de chaque page ou presque.

*** 1/2

La grande embrouille, Eduardo Mendoza, Traduction François Maspero, Seuil, 248 pages