Dans le village de Rivière-Longue, il ne se passe tellement rien que même le jappement d'un chien crée de l'émoi. Mais un matin, Aline part en laissant derrière elle sa petite fille de 5 ans, son mari violent et, surtout, un silence séculaire qui écrase le village et ses habitants.

Pourtant, la résistance s'organise. Autour du fou du village et de Roland, un «étrange» qui s'incruste contre toute attente, un groupe d'âmes marginales en quête de chaleur prépare le retour d'Aline, s'épaule. Du jamais vu dans ce petit monde qui n'aime pas l'imprévu ni les émotions qui bouleversent l'ordre établi...

Métaphore sur la nécessité de s'ouvrir aux autres et d'accepter la nouveauté, ce premier roman d'Élise Lagacé est porté par une écriture sensible et légèrement ironique et bercé par le clapotis du fleuve et le bruissement de la forêt.

S'il flirte parfois avec les bons sentiments et que la métaphore finit par être un peu grosse, il reste une solide galerie de personnages - on retiendra surtout celui de Martin, pêcheur taciturne au grand coeur - et ce message qu'il faut parfois briser ses chaînes pour mieux revivre.

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La courte année de Rivière-Longue. Élise Lagacé. Hurtubise, 194 pages.