Dans ce court récit, Gary Victor donne la parole à une jeune femme qui a perdu mari et fils dans le tremblement de terre de 2010 en Haïti. Seule et sans ressources, elle accepte de travailler pour le programme Cash-for-work des Nations unies, qui offre de l'argent aux plus démunis en échange de l'enlèvement des débris.

Port-au-Prince défigurée étouffe sous les débris, ils ont enseveli tant d'êtres aimés et de souvenirs... Mais voilà que les débris deviennent de «l'or gris». Non seulement donnent-ils du travail, non seulement ce travail finit par libérer la ville, mais on transforme aussi les débris en «madoquins», en matériau pour reconstruire des maisons, fabriquer des bijoux... Tranquillement, ils redonnent l'espoir à la narratrice, voire une nouvelle vie.

En dépit du fait qu'on craint sans cesse de découvrir des restes humains dans ces décombres, qu'on se demande s'ils ne contiennent pas les âmes des disparus. Il y a beaucoup de répétitions dans ce récit de Gary Victor, ça sent un peu la commande, nous sommes presque dans un reportage littéraire au fond, et l'angle est très intéressant. Mais voilà une histoire d'espoir qui pourrait faire un roman.

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Collier de débris. Gary Victor. Mémoire d'encrier, 79 pages.