Après la fuite sans but que constituait Rouler, Christian Oster campe En ville dans un Paris monotone et inhospitalier.

Le narrateur-personnage est, cette fois encore, égaré dans sa non-existence: «J'avais plusieurs vies derrière moi qui s'étaient défaites. Je n'avais gardé aucun lien avec elles et mes meilleurs amis étaient partis ou mort».

Jean doit partir en vacances l'été suivant avec des amis qu'il voit peu, voire pas, le reste du temps. «Je ne m'intéressais pas au fond des gens», concède-t-il. D'ailleurs, aucune complicité réelle ne semble unir ce groupe, si ce n'est ce projet de vacances, que plusieurs péripéties viendront mettre à mal. Privé d'affect en apparence, Jean survit grâce «à la distraction, à la lecture, au cinéma».

Le court roman consiste en un long monologue de ce personnage qui dissèque les situations et les comportements avec la précision clinique de quelqu'un qui manquerait d'empathie, essayant de deviner ce qu'il se passe derrière les non-dits, sans trop chercher toutefois.

L'incommunicabilité domine les dialogues, qu'une certaine indifférente pour l'autre contribue à rendre plus pesante encore. Le style d'Oster ressasse résolument les mêmes procédés d'écriture. On pourrait s'en agacer mais l'humour, si discret et subtil soit-il, séduit toujours.

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En ville. Christian Oster. Éditions de l'Olivier, 173 pages.