La lettre est un genre littéraire particulier qui permet de «s'affranchir» d'une histoire souvent douloureuse. La collection «Les Affranchis», dans laquelle Nil a déjà publié À l'enfant que je n'aurai pas de Linda Lê, nous offre cette fois une lettre d'Anne Goscinny à son père.

René Goscinny est mort subitement en 1977 alors qu'elle n'avait que 9 ans. Le vide laissé par son absence a été associé à la disparition du bruit des clefs qu'il jetait sur la console quand il rentrait.

Cette lettre écrite 35 ans plus tard se lit d'un trait. Tout en nuance, elle est empreinte d'émotion et de tendresse. C'est à la fois un hommage au papa et au créateur d'Astérix et du Petit Nicolas.

En rassemblant quelques souvenirs épars, Anne Goscinny replace les pièces du puzzle familial et la mémoire que chacun porte en soi devient une passerelle au-dessus de l'absence.

Ce livre est un trait d'union entre son père et ses enfants. Le rire de Simon qui éclate lorsqu'il lit les histoires de son grand-père et la fossette de Salomé quand elle sourit redonnent vie à celui qui lui a tant manqué.

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Le bruit des clefs. Anne Goscinny. Nil, 88 pages.