Le prix Nobel de littérature 2012 a suscité un nouvel intérêt pour les oeuvres de Mo Yan. Deux de ses nouvelles, d'abord publiées en 1998 dans des revues chinoises, viennent d'être traduites en français.

Ces petits contes se lisent facilement et constituent une bonne introduction à son univers empreint de réalisme magique.

Très influencé par Gabriel Garcia Marquez et William Faulkner (Mo Yan est d'ailleurs surnommé le «Faulkner chinois»), il s'est inspiré de son enfance plutôt malheureuse dans la Chine rurale.

Tout comme le héros du premier récit, il a été mis à la porte de l'école et a dû travailler dans une ferme.

Il se sert de ses expériences pour aborder des sujets comme la Révolution culturelle, les dérives communistes et le nouveau capitalisme.

Le tout est ficelé avec beaucoup d'humour et un tel sens de la dérision que l'auteur a réussi à déjouer la censure. Le suspense d'une grande intensité entraîne le lecteur à tourner les pages rapidement.

Sans être des oeuvres majeures, ces nouvelles ont le mérite de révéler une partie de l'histoire et de la culture chinoises à l'époque maoïste.

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Le veau, suivi de Le coureur de fond. Mo Yan. Seuil. 264 pages.