Dans son quatrième roman, Stéfani Meunier s'intéresse aux blessures d'enfance qui ne se referment jamais tout à fait.

Court livre très prenant, On ne rentre jamais à la maison oscille entre le lyrisme des cauchemars récurrents de Pierre-Paul, quadragénaire hanté par la disparition de sa meilleure amie Charlie lorsqu'il avait 12 ans, et les observations en demi-teintes de Clara, 26 ans, qui a vécu dans l'ombre de sa soeur volatilisée.

Stéfani Meunier a su créer une ambiance légèrement onirique et mystérieuse autour de la «maison de l'avenue Lorne», où vivait Pierre-Paul pendant son enfance, mais elle nous amène habilement ailleurs, du côté des relations de couple minées par le quotidien, de l'amour maternel ou de l'essence de chaque personne avec Clara, douce et effacée, qui se rend compte qu'elle n'aura jamais la flamboyance de Charlie.

Le livre se termine sur une note d'espoir et le désir d'avancer malgré tout, un fou rire de Clara et Pierre-Paul qui se retrouvent avenue Lorne pour parler de Charlie, Pierre-Paul qui décide de continuer à raconter des histoires et Clara qui accouche d'une fille, prête à souffrir et à vivre. Beau et émouvant.

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* * * 1/2

On ne rentre jamais à la maison. Stéfani Meunier. Boréal, 155 pages.