Le doute s'installe dès les premières pages. Difficile de croire à ces personnages qui évoluent à Bruxelles, Copenhague, Paris, Vienne et en Islande. Ils semblent plutôt de pures constructions de l'esprit. Comment adhérer à l'idée qu'une femme soit gâtée par deux hommes dont elle ignore l'existence?

Dans les cinq nouvelles qui composent Les deux messieurs de Bruxelles, Schmitt se livre à de laborieuses acrobaties pour démontrer la complexité du monde et le mystère des sentiments. Mais ses personnages ne réussissent pas à émouvoir.

De plus, le lecteur risque d'être agacé par la détermination de l'auteur à faire passer des messages. Cela rend parfois le romanesque dégoulinant. Sans compter que les bons sentiments n'ont jamais fait de la bonne fiction.

En complément des nouvelles, Schmitt a ajouté son journal d'écriture dans lequel il explique la genèse de ses récits et de ses réflexions. C'est comme s'il voulait nous prouver (et peut-être même s'en convaincre) que ces histoires sont vraisemblables.

Des critiques ont vu dans ce recueil un exposé sur diverses formes d'amour, d'autres ont parlé d'une réflexion sur la mort. On peut aussi y voir le drame d'un écrivain qui écrit beaucoup...

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* * 1/2

Les deux messieurs de Bruxelles. Éric-Emmanuel Schmitt. Albin Michel, 288 pages.