Les mots semblent bien petits et bien pauvres pour parler de ce livre plein de grâce, écrit par une plume limpide et fraternelle, trempée dans l'amour filial, dont on voudrait tout citer ou presque - 248 pages sur l'importance des pères qui n'ont pas eu les mots, mais parfois les gestes, pour exprimer l'essentiel.

Un roman qui révèle, une fois encore, le miracle que peut représenter la littérature dans une vie et qui nous emplit de compassion pour des hommes morts il y a pourtant longtemps. Un petit volume qui se lit d'une traite, dont on se surprend à relire des paragraphes parce qu'on en a besoin, instinctivement. Un ouvrage pétri de sensoriel sur la véritable transformation opérée par la télévision ou Balzac dans la vie des «provinciaux». Qui parle de relations infiniment intimes pour mieux corriger un mensonge historique. Un livre qui fait littéralement «oeuvre utile». Bref, une lecture qui rend fragile pendant quelques minutes, une fois la couverture refermée. C'est tout simple, pourtant: c'est la vie d'une famille française, le 9 juillet 1961, à Clermont, près de l'usine de pneus Michelin...

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En vieillissant, les hommes pleurent, de Jean-Luc Seigle. Flammarion, 248 pages

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