Andrée Laberge a remporté le prix du Gouverneur général pour La rivière du loup en 2006 grâce à son écriture poétique et onirique qui transcendait la dure réalité qu'elle décrivait.

Certains de ses personnages, ainsi que ceux du Fin fond de l'histoire, son livre suivant, se retrouvent dans Le fil ténu de l'âme, roman qui suit trois histoires pas si parallèles.

Autour d'un sans-abri en deuil gravitent une embaumeuse peu sociable et un jeune homme sauvage, qui doivent faire la paix avec leur passé pour enfin avancer.

Ainsi, on parle de rédemption, de la possibilité de s'affranchir de l'héritage de nos parents, et le roman est empreint d'une grande humanité malgré le côté abrupt de ses personnages.

Il est pourtant moins puissant que les précédents livres d'Andrée Laberge, dont on ne doute pas du talent mais qui, à force de bêcher dans la même terre, semble l'avoir tarie.

La faute peut-être aux répétitions qui finissent par gâcher le plaisir de la lecture: le titre du livre qui revient trop souvent, un personnage qui parle plus que nécessaire de sa «dévergondée de mère» et l'autre de sa «Sulamite».

Malgré une intéressante narration à plusieurs angles, Le fil ténu de l'âme nous laisse malheureusement avec l'impression de faire du surplace.

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* * 1/2

Le fil ténu de l'âme. Andrée Laberge. XYZ, 212 pages.