Voici un récit mené tambour battant et avec un souffle d'enfer. Ce premier roman d'une étudiante de 21 ans à Sciences Po ne s'attarde pas sur l'introspection. Les événements se succèdent et se bousculent.

«Il n'y a pas de paix, il n'y a que la guerre», dit le narrateur. Et c'est bien cette guerre sans balles ni fusils, cette lutte quotidienne pour la survie, que Chloé Schmitt nous raconte brutalement.

À la suite d'un AVC, Alfonse est paralysé et incapable de parler. Mais il n'en garde pas moins toute sa tête et devient le témoin lucide de la vie de ceux qui l'entourent: sa femme, son frère, l'infirmier et Annabelle.

Entre les coups, les baffes et les mauvais traitements, il y a la tendresse d'Annabelle. Comme les personnages qui sont pressés de vivre, le lecteur est pressé de tourner les pages.

C'est un livre coup-de-poing qui, une fois refermé, laisse sa marque. Chloé Schmitt est une romancière qui promet.

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* * * 1/2

Les affreux. Chloé Schmitt. Albin Michel, 196 pages.