La peinture servait de toile de fond à son précédent et inoubliable roman Le Turquetto. Metin Arditi explore maintenant l'univers de la musique symphonique.

Tout en visitant les oeuvres de Beethoven et de Mahler, Prince d'orchestre est d'abord une réflexion sur la fragilité, les blessures de l'enfance et les forces du destin. Du génie à la folie, la ligne est ténue.

Le chef Alexis Kandilis étouffe de vanité dans sa gloire planétaire. Il se sent au-dessus de tout et traite les autres avec condescendance. Après qu'il aura humilié un des musiciens de l'orchestre, sa vie va basculer.

Délaissé par les siens, happé par la fièvre du jeu et aux prises avec les secrets de son passé, il va d'une déconvenue à l'autre. La chute est inexorable.

C'est un roman d'une grande puissance, haletant, voire envoûtant comme cette petite musique qui revient sans cesse dans la tête d'Alexis. L'écriture précise et alerte d'Arditi fait ressortir les passions et le désarroi devant des événements qui échappent à tout contrôle. Né à Ankara, l'auteur vit à Genève où il préside l'Orchestre de la Suisse romande.

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Prince d'orchestre. Metin Arditi. Actes Sud, 374 pages.