Être un Beatle fut peut-être une expérience géniale, mais être un ex-Beatle semble avoir été un vrai cauchemar.

Dans son livre Come together... (traduction au titre trompeur de You Never Give Me Your Money), le journaliste musical Peter Doggett raconte l'infernale saga judiciaire qui a suivi la séparation du groupe, de l'album Let It Be (1970) jusqu'au litige avec le géant de l'informatique Apple, qui ne s'est conclu que l'an dernier avec l'arrivée du groupe sur iTunes.

Entre les fraudes, les bras de fer légaux et les querelles d'ego, cette chronique n'épargne personne, à commencer par la douteuse galerie d'avocats, d'imprésarios parasites et de gens d'affaires véreux qui se sont tous joyeusement enrichis sur le dos des Fab Four.

Ces derniers ne font pas meilleure figure, passant tantôt pour des victimes naïves de la vorace industrie du disque, tantôt pour des millionnaires troublés, en partie responsables de leur propre malheur.

Critique, malgré son amour avoué pour le groupe, Doggett signe ici un travail de synthèse solide, articulé et bien documenté, qui déboulonne un peu le mythe des Beatles.

Reste la grâce instinctive de leurs chansons, conclut-il. La seule chose que l'argent n'a jamais pu et ne pourra (sans doute) jamais détruire.

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Come together. Bill Doggett traduction de laura derajinski. Sonatine, 544 pages.