Plusieurs romanciers québécois ont créé au cours des dernières années des histoires se déroulant ailleurs. Leurs protagonistes sont russes (L'homme blanc, Perrine Leblanc) ou sud-américains (Le postier Passila, Alain Beaulieu), et maintenant japonais dans Coma, de François Gilbert.

Ce premier roman, qui parle d'identité, de folie et d'amour absolu, raconte l'histoire de Satô, jeune homme qui a fui le Japon après la tentative de suicide d'Ayako, son amoureuse, plongée depuis dans le coma.

Réfugié à Shanghaï, il retourne au Japon à la demande de la mère d'Ayako, vivant avec elle une étrange relation de chat et de souris.

De retour en Chine, amoureux d'un collègue, il passe alors par les mêmes affres qu'Ayako, cherchant comme elle à voir «ce qu'il y a dedans», derrière le visage aimé et le regard neutre.

Très court malgré les nombreux déplacements de Satô, mais habilement construit entre les divers lieux et temps de l'action, ce roman éthéré aux personnages désincarnés laisse cependant froid.

Étrange quand on traite de sentiments aussi extrêmes que l'amour à mort. Coma ressemble ainsi à un exercice de style dont l'Asie sert de prétexte, mais dont le véritable moteur demeure un mystère.

Coma

François Gilbert

Leméac, 199 pages

** 1/2