On connaît la Torontoise Gil Adamson grâce à son roman La veuve (2009), western féminin ayant comme décor les Rocheuses.

Le succès du livre a ouvert la porte à ses oeuvres précédentes, dont À l'aide, Jacques Cousteau, paru en 1995, recueil de nouvelles qui met en scène Hazel et son frère Andrew, deux enfants d'un mariage en pleine décomposition.

Hazel se fait secrétaire de la famille en racontant les déboires de ses parents. Une scène typique: elle se trouve chez les voisins qui sont en vacances pour s'occuper de leurs poissons. Chez eux, elle tombe sur des jumelles et, la nuit, commence à explorer le quartier. Sa première cible, c'est sa propre maison. Elle suit son père dans la cuisine, comme si c'était un inconnu.

Ce recueil est plein de petits moments d'étrangeté; Hazel préfère passer ses journées sur le toit de sa maison, autre poste d'observation. «J'ai l'impression d'être une extraterrestre parachutée dans cette famille, tandis que mon vrai moi, avec ses souvenirs, est ailleurs, perdu», dit-elle.

Remarquez, tous les enfants pensent comme ça - et beaucoup d'adultes aussi. Mais tous les enfants n'ont pas le pouvoir d'expression de la petite Hazel.

À l'aide, Jacques Cousteau

Gil Adamson

traduit par Lori Saint-Martin et Paul Gagné

Boréal, 169 pages

*** 1/2