Quel livre étrange que ce premier roman qualifié de «thriller botanique». Gentiment surréaliste, il raconte les déboires de Germain Tzaricot, expert de la communication chez les végétaux et auteur du Guide et glossaire de la phyto-analyse, dont le coeur a été remplacé par... un chou-fleur.

Quand tout se met à pourrir autour de lui - à commencer par ses plantes d'intérieur-, il part à la recherche de l'origine d'une drogue verte qui risque de détruire le monde et dont lui seul peut enrayer la propagation.

Au-delà de son parti pris audacieux pour l'imperfection, de l'amusant parallèle avec le règne humain - «Toutes les plantes du monde sont égales. Elles ont toutes le droit de fleurir, de s'épanouir, peu importe leur fragilité, leur beauté ou leur forme», a écrit par exemple le père de Germain dans son journal - et de l'impressionnant vocabulaire horticole qui donne à l'ensemble une ambiance de serre humide et une odeur de terre mouillée - même si les dérivés du mot pourriture finissent par revenir trop souvent, comme si on avait peur que le lecteur ne saisisse pas bien le message -, Le phyto-analyste reste une histoire classique de complot, de trahison et d'amitié sur fond de catastrophe appréhendée. Intéressant, mais pas vraiment passionnant.

Le phyto-analyste

Marchand de feuilles 296 pages

Bertrand Busson

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