Dans le genre thriller, Le passager de Jean-Christophe Grangé est un cru enivrant qui se consomme d'une traite, malgré ses quelque 750 pages et une introduction qui décolle lentement. 

L'auteur des Rivières pourpres revient ici sur des thèmes qui ont fait leurs preuves - les questions d'identité et les avancées de la science, qui semblent indissociables des dérapages - mais le fait sans flancher jusqu'à la résolution de l'intrigue. Le passager, donc, s'ouvre sur deux personnages: Mathias Freire, psychiatre à Bordeaux, et Anaïs Chatelet, enquêteuse de choc. Lui est hanté par une silhouette de femme, peut-être son amante, pendue au-dessus du lit sur lequel il repose. Elle, par le passé de son père, l'homme qu'elle a tant aimé et qui était - et est peut-être toujours - un monstre. Deux êtres blessés qu'un meurtre horrible va conduire l'un à l'autre. Les apparences sont au premier plan dans ce palpitant récit à tiroirs qui aurait pu s'intituler «Les poupées russes», chacune des matriochkas cachant un terrible secret. Quête identitaire, suspense haletant, intrigue impossible à lâcher: même s'il pèse près d'un kilo, Le passager est le roman à apporter cet hiver en vacances.

Le passager, de Jean-Christophe Grangé. Albin Michel, 749 pages