Dib a 35 ans et une fille adolescente quand, à la mort de son père, elle doit vider la maison de Lévis où elle a grandi. Dans les boîtes, elle tombe sur le journal qu'elle a écrit à 16 ans. Elle replonge dans ses années noires et dans l'intense relation qui l'a liée à Hubert et François, trio amoureux faussement platonique.

De retour à Montréal, elle renoue avec eux par Facebook. Ont-ils renié leurs convictions, ce qu'ils étaient autrefois? Dans le récit surgi du passé, on reconnaît des émotions authentiques, l'intransigeance, la rage, la conscience aiguë de la mocheté du monde.

La jeune Dib joue à la délinquante, se mutile, cesse de manger, triche aux examens. Elle méprise l'âge adulte, les vies tracées d'avance, ses parents, dont elle ne se sent pas aimée. Parce que «le désir corrompt l'amour», elle refuse de coucher avec ces drôles d'amoureux qui, de toute façon, ont déjà des copines officielles.

«Je mourrai pas zombie», c'est l'engagement qu'elle prendra, en dressant la liste de ceux qui lui montrent le chemin, de Camus à la Bérénice de L'avalée des avalés.

L'auteure tient les lecteurs en haleine en faisant évoluer en parallèle passé et temps présent. Un petit regret, en refermant le livre: qu'il n'explore pas davantage l'effet des ans, du conformisme ou de la maturité sur le condensé explosif de l'adolescence.

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Je mourrai pas zombie. Diane Labrecque. Hurtubise, 240 pages, 24,95 $.