«Assis à la terrasse du Sunset, je songe à écrire un livre sur Haïti où il n'y aurait pas d'intrigue», écrit Frédéric Latouche, personnage central de Blanc Bonsoir, plus récent roman de Jean-Marc Beausoleil.

Alter ego de l'auteur, qui a lui-même déjà enseigné le français à Port-au-Prince, Frédéric Latouche a fui Montréal et sa vie à la dérive pour recommencer à zéro. Outre boire du rhum, fumer de la marijuana et faire la farniente avec la belle Louisiane, il enseigne dans une école privée tenue d'une main de fer par Mme Hyppolite, croise des expatriés parfois dévoués, parfois retors, côtoie des natifs aux histoires tragiques et belles. C'est ainsi qu'est construit Blanc Bonsoir, qui d'un portrait à l'autre donne un véritable pouls de la vie dans la Perle des Antilles avant le tremblement de terre. Mais il y a du bon et du moins bon dans ce tableau : certaines images sont saisissantes de vérité et les couleurs et les odeurs sont vibrantes, mais c'est aussi parfois un peu didactique - les histoires de chacun semblent un peu plaquées - et l'auteur se rend coupable à certains moments de cabotinage. N'empêche que c'est dans l'ensemble un bel hommage à Haïti, à son peuple et à sa culture, et une mosaïque pleine de vie, de sueur et de lumière.

Éditions Triptyque, 188 pages