Auteur de sept pièces de théâtre et d'un essai, le comédien et dramaturge Gilbert Turp publie cet automne son premier roman, Ne t'arrête pas, qui raconte l'histoire d'un homme hésitant entre l'ombre et la lumière, le désir qui tue et l'amour qui apaise.
Roman sur le passage de l'enfance à l'âge adulte, il se démarque des autres du genre par son style, plus lyrique et très dramatique, et parsemé de séquences oniriques. Certains thèmes abordés sont aussi particuliers: l'héritage du grand-père d'origine amérindienne, la souffrance physique l'homme, maintenant père d'un petit garçon, a un jour eu les jambes broyées et doit réapprendre à marcher.
Alternant entre le passé et le présent, le narrateur n'a clairement pas fait la paix avec son histoire, dominée par la présence de Charlotte, amie d'enfance autodestructice et véritable vedette de Ne t'arrête pas, qui entraînera (presque) le jeune homme dans sa chute.
Ce sont sa souffrance à elle, son absence de repères et son désespoir qui surplombent le roman, et on comprend le narrateur d'avoir de la difficulté à l'oublier, malgré la présence dans sa vie d'une amoureuse lumineuse.
On comprend moins cependant cette obsession physique, ce désir qui lui enlève tout jugement, dans des scènes répétitives et un peu maladroites. Dommage, car Ne t'arrête pas, écrit dans une langue maîtrisée, pose des questions très pertinentes sur les choix qu'on fait ou non et sur le poids du passé.
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Ne t'arrête pas. Gilbert Turp. Leméac, 174 pages.