Il s'appelle Gustave, dit Gus, mais bon, en-dedans de lui, c'est évident, il est un Brad. Il est apparu, sous les mots et le trait de plume de Claudine Desmarteau, en 2008, dans Le petit Gus. Un hommage au Petit Nicolas - et à ses pères, Goscinny et Sempé.

Puis, l'éditeur original a fait faillite. Mais les Gus - comme les Nicolas et certainement les Brad - sont tenaces. C'est chez Albin Michel que reparaît ce premier tome, accompagné de Le petit Gus fait sa crise.

Le gamin a toujours 10 ans, une mère gentille, mais râleuse, un père qui perd ses cheveux, une soeur de 14 ans qui écoute des chanteurs morts et un frère de 17 ans qui travaille son style (à prononcer à l'anglaise).

Dans ce nouvel opus, maman ne jure plus que par un psy pop qui prône l'obéissance absolue, papa veut noyer des chatons, Delphine rêve d'adopter un rat, Romain est accro à «Fessebouc». Et, dans la cour d'école, la terrifiante Tamara est amoureuse de Gus, Mahdi est renvoyé «dans son pays», etc.

Oui, les «Petit Gus» sont pétillants et légers. Mais on y place aussi la société, la famille et les comportements sous la loupe impitoyable d'un enfant. C'est drôle et (im)pertinent.

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Le petit Gus fait sa crise. Claudine Desmarteau. Albin Michel, 156 pages.