«Je suis né à Neuilly, d'un père juif et d'une mère arménienne. Deux génocides, deux Murs des lamentations dans le sang, tout pour faire un comique.»

C'est sur cette phrase que s'ouvre Que ça reste entre nous de Francis Veber. Dans ces mémoires qu'il livre à 73 ans et après avoir signé 30 films à l'écriture, à la réalisation ou au deux (Le grand blond avec une chaussure noire, L'emmerdeur, Le jouet, Le dîner de cons), le cinéaste ne «punche» pas aussi fort qu'avec son entrée en matière.

Mais la langue de bois n'est pas pour autant au rendez-vous. Et d'évoquer Pierre Richard «oubliant» systématiquement sa carte de crédit avant d'aller au restaurant; le talent de Lino Ventura mais aussi, son côté «chiant»; les excès de Gérard Depardieu, etc. Et puis, la naissance de François Pignon, son personnage fétiche que plusieurs acteurs, de Pierre Richard à Gad Elmaleh, en passant par Jacques Brel et Jacques Villeret, ont incarné.

Son arbre généalogique où l'écriture occupe une place prédominante, en amont comme en aval; ses infidélités, son expérience hollywoodienne: tout est là, sans complaisance. Mais on aurait bien aimé un peu plus du mordant et du pétillant qui traverse certains de ses meilleurs textes.

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Que ça reste entre nous. Francis Veber. Robert Laffont, 316 pages.