Dans la première liste du Goncourt, ce dernier roman de Chantal Thomas, prix Femina pour Les adieux à la reine en 2002. Toujours le XVIIIe siècle pour cette passionnée des Lumières et de ses ombres, spécialiste de Casanova et Sade.

Ce dernier roman peut d'ailleurs être considéré comme un hommage au divin marquis, puisqu'il met en scène, en deux parties distinctes, le destin de deux soeurs, Apolline et Ursule, telles Justine et Juliette. Sous le règne de Louis XV, elles vivent dans une extrême pauvreté à Bordeaux entre un père qui méprise le travail et une mère dévote à l'extrême. Apolline subit, Ursule se rebiffe: elle a trop faim, et faim de tout. Elle s'enfuit. Se retrouve sous la protection du duc de Richelieu, qui la réserve pour le petit harem de Louis XV. Apolline, elle, est placée au couvent et connaît quelques mésaventures, jusqu'à ce qu'elle retrouve une certaine Olympe, abandonnée dans une misère sans nom. C'est Ursule rebaptisée, qui lui lègue son testament, racontant son ascension et sa chute.

Chantal Thomas va au-delà du traditionnel roman historique: c'est par la langue et l'esprit du XVIIIe qu'elle nous fait voyager, mais Le testament d'Olympe relève un peu du roman initiatique de la part de l'auteure de Comment supporter sa liberté. Car c'est bien de liberté dont il est question dans ce livre, et elle ne se trouve justement pas dans les contes de fées qu'on raconte aux petites filles... Toujours perverse, Chantal Thomas, mais d'une manière bien différente du marquis.

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Le testament d'Olympe. Chantal Thomas. Seuil, 303 pages.