Une «bourgade sans caractère» loin de Berlin, en 1945. Les Allemands sont sur le point de perdre la guerre et les Français occupent cette région grise, humide et froide. L'ennui et l'inactivité disent l'absence d'héroïsme, le retour banal au réel.

Une jeune fille seule, pratiquement réduite à l'état sauvage, est en train de mourir de faim. Le capitaine Louyre la découvre et décide de la ramener dans la ville la plus proche. Le militaire, astronome dans le civil, a davantage des allures de flic que le potentiel d'un héros.

Lucide sur la nature humaine, il se doute que quelque chose de grave s'est passé là, un événement auquel est indirectement liée Maria, la jeune fille. Un hôpital a bizarrement été entièrement vidé de ses patients. Il décide de connaître la vérité, dont il a toutefois l'intuition.

Pas vraiment de suspense pour le lecteur non plus. Là n'est pas vraiment le but. Mais quel est-il alors? Nous donner un petit cours d'histoire sur la banalité de ceux qui ont participé aux exterminations, sans doute.

Les chapitres courts sont construits comme autant de scènes d'un film. Cette façon très cinématographique a le mérite d'être efficace. Mais elle vise le grand public et ses ambitions restent modestes.

Autant dire que c'est là une oeuvre mineure pour aborder la période nazie. Reste que Marc Dugain est très doué pour créer une ambiance et raconter une histoire.