La faim justifie les moyens et... un 19e rendez-vous annuel avec Amélie Nothomb ! Cette fois, il porte le titre Une forme de vie et il est né de sa passion pour l'écriture épistolaire (elle a ou aurait eu quelque 2000 correspondants) de même que de sa fascination pour les troubles alimentaires (dont elle a déjà souffert et traité dans certaines de ses oeuvres).

Cette fiction, puisque c'en est une, met néanmoins en scène une romancière appelée Amélie Nothomb. Laquelle reçoit un jour une lettre d'un G.I. basé en Irak. Il l'a lue, dans ses romans traduits en anglais, il pense qu'elle peut le comprendre. Il lui raconte pourquoi il s'est engagé et comment, au front, il est devenu obèse.

Cette autre entité, forme de vie, masse graisseuse qui colle à lui, il l'a appelée Shéhérazade. Pardon? Quoi? Comment?

Sous une autre plume que celle de miss Nothomb, la chose tomberait illico dans le ridicule. Mais l'auteure de Stupeur et tremblements est aussi celle de La métaphysique des tubes et elle manie l'étrangeté d'une main de maître.

On tourne les pages avec fébrilité. Et attention. Surprise. Revirement. Le tout, bien prémédité. Jusqu'à la finale, aussi forte qu'abrupte. Il fallait oser.