Aux lendemains de la guerre, un jeune orphelin vit dans un réduit d'une conciergerie napolitaine. Sa mère adoptive qu'il ne connaît pas assure le loyer. Il adore l'école et les livres, mais surtout la compagnie de don Gaetano, le concierge avec qui il passe des heures à jouer aux cartes et à absorber sa sagesse simple.
Don Gaetano aime bien le petit. Il lui raconte la fin de la guerre, le soulèvement populaire, les caches de contrebande et son propre passé. Orphelin lui aussi, le concierge est allé chercher fortune dans la pampa argentine avant de rentrer au pays en 1940, juste à temps pour les hostilités.
Don Gaetano initie aussi le petit aux tâches de concierge, à la connaissance des locataires qui ont parfois des demandes bien particulières. À mesure que grandit le petit, il apprendra à devenir un homme et à se méfier de ses semblables. Naples, après tout, est le chef lieu de la Camorra.
Ce court roman initiatique est empreint de petites réflexions sur l'enfance, l'apprentissage de la vie, des premiers émois et de la violence. La poésie qui l'anime, les phrases et les silences qui le ponctuent reflètent combien certains détails habitent les gens bien au-delà de leur apparente importance aux yeux et aux oreilles de ceux qui ne savent ni écouter, ni regarder.
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Le jour avant le bonheur. Erri De Luca. Traduit de l'italien par Danièle Valin. Gallimard, 138 pages.