En un peu plus de 300 pages, la vraie-fausse autobiographie de Shéhérazade entraîne le lecteur dans les dimanches en famille des immigrés, dans la cuisine du bistrot paternel, dans les lycées riches qui s'ouvrent - dans la fiction seulement - «aux jeunes issus de l'immigration». Shéhérazade, la trentaine, les cheveux noirs de jais, est une animatrice de télévision qui se pose des questions.

Un peu comme Anna Gavalda (Ensemble, c'est tout), Stéphanie Janicot en fait trop. Un peu trop de bons sentiments, un peu trop de gens tout seuls pour qui heureusement les choses finissent par s'arranger. Ce qui gêne, dans la tête de Shéhérazade, c'est aussi la description d'un monde (celui des immigrés Marocains) que manifestement l'auteur ne connaît que de très loin et dont elle ne peut rendre que ce qui ressemble à s'y méprendre à de bons vieux clichés.

 

On s'en tient donc, dans le roman, aux incontournables du genre: les contes des 1001 nuits, la casserole de couscous, les cheveux noirs, la banlieue, l'islamisme radical aussi, les mariages forcés-arrangés et le dur labeur de l'immigré qui est toujours récompensé. N'en jetez plus!

Si l'on passe par-dessus les nombreux lieux communs par lequel s'arrête le livre, on retrouve, sous la plume de Stéphanie Janicot, un roman assez attachant, avec des personnages sympathiques (ce qui est quand même la moindre des choses étant donné la caricature), quoique dépourvus de profondeur.

Dans la tête de Shéhérazade

Stéphanie Janicot

Albin Michel

312 pages, 29.95$

*1/2