La cour d'appel de Versailles dira le 26 septembre si Albert Uderzo, cocréateur d'Astérix avec René Goscinny, est victime d'abus de faiblesse comme le soutient sa fille.

Sylvie Uderzo a déposé en 2011 une plainte contre X, soupçonnant des proches de son père, aujourd'hui âgé de 87 ans, d'abus de faiblesse. Un non-lieu a été rendu le 10 décembre, les juges d'instruction décrivant Albert Uderzo comme un homme «lucide», possédant «une pleine capacité à prendre des décisions». Mais Sylvie Uderzo a fait appel de cette ordonnance, appel examiné ce vendredi, à huis clos, à Versailles.

Selon elle, «un entourage toxique», notamment un notaire, un expert-comptable et un plombier devenu homme de confiance, «ont tissé une toile» autour de son père pour tenter de s'accaparer sa fortune. Albert n'est «pas sénile», mais «marabouté par des vautours», a-t-elle assuré jeudi dans un entretien à l'AFP.

«L'enquête et l'instruction ont duré presque trois ans et l'ensemble des enquêteurs et des magistrats qui ont eu à traiter ce dossier ont été unanimes pour constater qu'il n' y avait pas le moindre abus de faiblesse», a réagi à l'issue de l'audience Pierre Cornut-Gentille, l'un des avocats du dessinateur.

De son côté, le conseil de Sylvie Uderzo, Nicolas Huc-Morel, a demandé un supplément d'information, arguant notamment du fait que l'expert-comptable d'Albert Uderzo avait menti aux enquêteurs. Sa cliente a déposé plainte en septembre pour «faux témoignage» contre cet homme.

Astérix est au coeur d'un véritable feuilleton judiciaire. L'enjeu est de taille car le petit Gaulois est assis sur un tas d'or. Astérix est la BD française la plus vendue (plus de 352 millions d'albums) et la plus traduite (111 langues et dialectes) au monde.

Albert Uderzo et son épouse, Ada, ont déposé plainte en décembre contre leur fille et son mari, Bernard de Choisy, pour «violences psychologiques». Ils leur reprochent d'intenter une multitude de procédures judiciaires «qui ne reposent sur aucun fondement». Ce procès qui se tient à Nanterre a été renvoyé au 6 janvier dans l'attente de la décision de la cour d'appel de Versailles sur l'abus de faiblesse.