Le chat du feuilleton d'Iris et Zviane n'a rien du Garfield de Jim Davis, ni du Fritz de Robert Crumb. Ironiquement baptisé Legolas, comme l'elfe vif et raffiné de Tolkien, ce félin dépourvu de toute grâce et de toute forme d'intelligence identifiable est tout au plus le symbole de la relation d'amour-haine qu'entretiennent Jasmin et Jean-Sébastien. Une amitié constamment bousculée par des histoires de coeur et de cul dont les deux bédéistes ont fait la chronique en se passant habilement le relais.

Après s'être fait des promesses d'ivrognes qu'ils trahissent presque aussitôt, les deux amis se retrouvent aux antipodes au coeur de ce troisième tome. Jasmin renoue un peu avec Julie, son ex qui l'a trompé avec... J.-S., alors que le tombeur, lui, s'entiche une fois de plus d'une «folle» dont il ne devait pas s'approcher. Un seul être vivant parviendra à éviter une rupture définitive. Bien vu, c'est Legolas lui-même.

La vivacité du récit tient à la nature même de L'ostie d'chat, né d'un blogue bédé tenu en garde partagée par les deux auteures et dessinatrices. Une partie de ping-pong créative à travers laquelle ces deux filles allumées posent un regard amusé, rarement tendre, mais pas dénué de bons sentiments, sur les amours imaginaires ou instables de la vingtaine. Elles rient toujours autant des gars que des filles, s'offrent ici un clin d'oeil au film La guerre des tuques et semblent même tentées par une finale à l'américaine.

Tout est bien qui finit bien? Pas exactement, non. Voilà justement pourquoi c'est une excellente finale pour ce feuilleton sympathique où ça boit et ça baise dans un joyeux désordre existentiel. Legolas ne va pas nous manquer, ses humains de compagnie, ça oui.

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L'ostie d'chat - Tome 3. Iris et Zviane. Coll. Shampooing, Delcourt, 189 pages.