Karine a décidé d'arrêter de «vivre pour les autres» et d'être «une tortue sans carapace» à la fin du tome 4. Elle a fait une croix sur le gentil et naïf Dan. Albin, son nouvel amoureux albinos, n'est pas étranger à la naissance du «nouveau moi» de la grande échalote, qui affiche désormais un style gothique élégant... et ça lui va à merveille.

Jenny et Vicky, ses deux amies chipies, n'ont plus de faire-valoir. Pris d'un chagrin à fendre l'âme, Dan voudrait bien reconquérir le coeur de Karine. Se dessine alors entre eux une alliance aussi boiteuse qu'inattendue. Se pourrait-il qu'Albin, dont l'appartement est tapissé d'affiches de Dexter et d'Orange Mécanique, ne soit pas celui qu'il prétend être?

Encore une fois, Delaf et Dubuc proposent un album de haute tenue. Que «Les Nombrils» demeurent aussi tonique après cinq titres est en soi un exploit dans un monde où bien des séries s'essoufflent au bout de trois tomes. Les dessins demeurent aussi vifs, truffés de trouvailles et de clins d'oeil amusants. Avec même un supplément d'atmosphère dans certaines planches.

Un couple d'enfer met encore l'accent sur un humour allumé, et un brin malicieux, auquel Dubuc ajoute ici une dose de suspense. Delaf et elle ont toujours cherché à raconter une grande histoire par album, tout en se pliant habilement au format du gag en une planche, mais ce cinquième tome laisse croire que la série pourrait même gagner en profondeur dans l'avenir.

Les Nombrils T. 5 Un couple d'enfer, Delaf&Dubuc, éd. Dupuis, 48 p., 17,95$ ***1/2