Le Festival international de la bande dessinée 2009 (FIBD), qui s'est ouvert jeudi à Angoulême, rendra hommage jusqu'à dimanche aux classiques du genre, tout en incitant les visiteurs à découvrir les jeunes auteurs et toutes les tendances de la BD.

Les dessinateurs ont entamé le marathon des dédicaces dès l'ouverture des «bulles» qui regroupent les kiosques des éditeurs dans le centre-ville. Et, selon les organisateurs, le mouvement de grève jeudi en France ne semblait pas devoir trop perturber cette première journée.

Plus de 200 000 visiteurs sont attendus en quatre jours à Angoulême et la 36e édition du festival offre un programme copieux, entre anniversaire de stars de la BD et découverte de nouveaux talents.

Grand rendez-vous annuel du secteur en Europe, le FIBD tente de concilier la fête populaire autour de la bande dessinée et une programmation exigeante, ouverte à tous les publics. Selon son directeur artistique, Benoît Mouchart, il entend «offrir un reflet d'actualité, le plus large et le plus juste possible de la bande dessinée, telle qu'elle vit et évolue partout sur la planète».

Deux vedettes de la BD pour enfants, Boule et Bill, créés en 1959 par le Belge Jean Roba, sont à l'honneur à l'occasion de leur 50e anniversaire. Éternelle salopette bleue pour l'un, truffe noire et luisante pour l'autre, ils ont droit à deux expositions, dont une reconstitution de leur célèbre jardin, avec de nombreux jeux et ateliers pour les plus jeunes.

Pour ses 30 ans, Lucien, le rocker rigolo de Frank Margerin, est lui aussi la vedette d'une expo ludique. Margerin a fait prendre... 30 kilos à son personnage, mais Lucien a toujours la banane et les amateurs de rock et de BD replongeront dans l'ambiance populaire et fraternelle de la série née en 1979.

Avec 200 éditeurs présents et un millier d'auteurs invités, la BD à Angoulême c'est aussi le brassage des générations et l'ouverture à la BD étrangère. Parmi les centaines d'auteurs annoncés, les visiteurs pourront retrouver les vedettes du moment, comme Dupuy-Berbérian (Boboland), Christophe Blain (Gus), Christophe Chabouté (Tout seul) ou Baru (Pauvres zhéros), lors de tables-rondes ou de concerts de dessins.

Mais l'Italien Milo Manara (Le déclic), l'Anglaise Posy Simmonds (Tamara Drewe), l'Espagnol Carlos Gimenez (Paracuellos), le Japonais Shigeru Mizuki (NonNonBâ) ou l'Iranienne Marjane Satrapi (Persepolis), seront également à l'honneur. Et une exposition est consacrée à la BD sud-africaine, autour de la revue Bitterkomix, dont quatre auteurs phares seront présents à Angoulême.

Les interrogations sur l'avenir de la bande dessinée, comme le développement et le piratage de la BD sur Internet, les effets de la crise économique ou l'enjeu des produits dérivés, seront abordés lors de nombreuses rencontres.