Littérature «young adult», le «live», «bookroom», «brainsto», «bookquiz», autant de termes en anglais qu'on peut trouver sur le site du Salon du livre de Paris, ce qu'ont dénoncé une centaine d'écrivains, journalistes et artistes dans une tribune publiée dans Le Monde le 26 janvier.

Cette lubie de choisir des mots anglais pour que ça fasse «cool» ne passe tout simplement pas pour les signataires.

«Dans les rues, sur la Toile, dans les médias, dans les écoles privées après le bac et dans les universités, partout, en fait, l'anglais tend à remplacer peu à peu le français à la vitesse d'un mot par jour», peut-on lire dans ce texte collectif.

«Chacun le sait, et beaucoup d'entre nous l'acceptent comme si c'était le cours naturel de l'évolution, confondant la mondialisation avec l'hégémonisme linguistique. Mais même dans un salon du livre en France? À Paris, dans un salon consacré au livre et accessoirement à la littérature, n'est-il plus possible de parler français? Pour nous, intellectuels, écrivains, enseignants, journalistes et amoureux de cette langue venus de tous les horizons, "Young Adult" représente la goutte d'eau qui fait déborder le vase de notre indulgence, de notre fatalisme parfois. Ce "Young Adult", parce qu'il parle ici de littérature francophone et parce qu'il s'adresse délibérément à la jeunesse francophone en quête de lectures, est de trop. Il devient soudain une agression, une insulte, un acte insupportable de délinquance culturelle.»