L'auteur des Belles-soeurs, qui a fêté ses 75 ans en juin, a cumulé les prix cette année. Son moment: La remise du prix Gilles-Corbeil.

«Vraiment, ce qui m'a rendu le plus heureux cette année, c'est de recevoir le prix Gilles-Corbeil, qui est un peu comme le Nobel québécois. C'est sûr que le prix à Monaco était extraordinaire - les prix à l'étranger, c'est merveilleux et inattendu - , mais les reconnaissances dans ton pays, c'est particulier. Surtout en sachant d'où je viens.

«Je l'ai dit souvent: il y avait tellement peu de chances que ce qui m'est arrivé m'arrive, alors cette reconnaissance de mes personnages me fait beaucoup d'effet. Peut-être aussi à cause du genre de personnages dont je parle dans mes livres. 

«Leur faire gagner à eux un prix littéraire aussi important, j'ai trouvé ça formidable. Je suis content pour eux autant que pour moi. C'est ce que j'ai dit dans mon discours, d'ailleurs.»

«Quand on m'a appelé pour me dire que j'allais recevoir le Gilles-Corbeil, c'était quelques jours avant de prendre l'avion pour Monaco, où j'étais en attente de savoir si j'allais remporter le prix littéraire Prince Pierre de Monaco. Je me suis dit: "Bon, si je ne l'ai pas à Monaco, le Gilles-Corbeil est tellement extraordinaire que ça enlève la peine que j'aurais pu avoir de ne pas recevoir le prix de Monaco." Par contre, quand j'ai eu la nouvelle, je ne me suis pas dit "il était temps", car ces affaires, on ne les attend pas.

«Le soir de la remise officielle du prix à Montréal, j'étais heureux. On ne peut que tomber dans les clichés quand on parle de ça. J'étais très ému d'aller saluer sur scène avec mes personnages. Car je les ai emmenés avec moi ! J'étais ému de ce que j'allais dire d'eux. D'ailleurs, les gens dans la salle m'ont dit qu'ils les avaient vus à mes côtés.

«Il y a eu un cocktail après, mais pas de gros party. J'étais fatigué et je suis rentré chez moi... J'ai quand même 75 ans!»