Voici les essais qui ont attiré notre attention cette semaine.

MACRON VU PAR BESSON

Écrivain à succès en France, Philippe Besson est également un ami d'Emmanuel Macron, dont il brosse un portrait tellement flatteur que c'en est presque « malaisant », pour reprendre un mot à la mode. On sent l'admiration du romancier pour celui qu'il nomme Emmanuel M. dans le livre. Pourquoi le lire alors ? Pour suivre l'évolution d'un homme politique sur qui personne n'aurait misé il n'y a pas si longtemps. Et pour en apprendre davantage sur les dessous de la campagne, pourvu qu'on accepte que ce soit écrit par un allié et que le candidat soit présenté à son avantage. Le ton très franco-français et un peu lyrique en irritera peut-être certains. Vous êtes avertis.

Un personnage de roman

Philippe Besson

Julliard

247 pages

LES DÉFIS DU QUÉBEC

L'ex-présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) s'est exilée en Allemagne à la suite du débat entourant le port du voile, un débat qui, raconte-t-elle, l'a fortement ébranlée en plus de perturber la FFQ, à qui on a pratiquement reproché de jouer le jeu des islamistes radicaux.

Dans cet essai, la militante féministe regarde le Québec « sans lunettes roses » (ce sont ses mots) en s'attaquant à certains sujets jugés explosifs, comme la question identitaire, le racisme et le colonialisme.

Il reste beaucoup de travail à faire avant de pouvoir se dire une société vraiment égalitaire, estime cette tenante de l'intersectionnalité (c'est-à-dire la prise en considération de plusieurs discriminations) qui se dit prête à renouer avec le débat au Québec. Qui aime bien châtie bien...

Les angles morts - Perspectives sur le Québec actuel

Alexa Conradi

Éditions du remue-ménage

230 pages

Image fournie par les Éditions du remue-ménage

Les angles morts - Perspectives sur le Québec actuel, d'Alexa Conradi

MON PÈRE, CE MONSTRE

Même les pires monstres ont un coeur et sont capables de tendresse avec leur enfant, ou leur chien... Pablo Escobar, baron de la drogue sans scrupules, était, nous dit-on, un père de famille aimant. Son fils, qui porte un lourd héritage, on s'en doute, raconte la vie du trafiquant de drogue vue de l'intérieur.

Loin d'être aveuglé par un amour filial, Juan Pablo Escobar est critique à l'endroit de son père qu'il a toutefois aimé. Pas évident de réconcilier l'image de son papa avec celle d'un être aussi destructeur. Ceux et celles qui ont dévoré la série Narcos vont apprécier.

Pablo Escobar

Juan Pablo Escobar

Hugo Doc

435 pages

Image fournie par Hugo Doc

Pablo Escobar, de Juan Pablo Escobar