La comédienne Émilie Bibeau est aussi un peu auteure. Fidèle collaboratrice de l'émission de radio Plus on est de fous, plus on lit!, elle y tient depuis six ans une chronique, qu'elle transpose sur scène cet automne. Ce spectacle solo intitulé Chronique d'un coeur vintage sera composé de textes existants et d'inédits, tous de son cru, et sera présenté dans le cadre du Festival international de la littérature le 25 septembre.

Le livre qui a changé votre vie?

«Je dirais La détresse et l'enchantement de Gabrielle Roy. Il a changé ma vie de lectrice en tout cas, parce que c'est ce livre qui m'a vraiment donné le goût de la lecture. Je l'ai lu au début de l'adolescence parce que ma mère était une grande fan et plusieurs de ses livres traînaient à la maison. Au départ, j'avais été attirée par la couverture: une photo d'époque d'elle toute jeune assise dans un jardin. Ça avait intrigué la jeune fille que j'étais. Et puis, sa façon de parler des gens, des lieux, cette sensation que quelqu'un nommait mieux que moi un sentiment déjà éprouvé, c'est avec ce livre que je l'ai ressenti pour la première fois... Ça demeure une lecture inoubliable pour moi.»

Le livre qui est sur votre table de chevet en ce moment?«Quand tout est déjà arrivé de Julian Barnes. J'ai découvert Julian Barnes récemment et j'ai eu un gros coup de coeur! Je l'ai connu avec ce livre et comme j'en parle dans le spectacle que je présente dans le cadre du FIL prochainement, je relis en ce moment les passages que j'avais soulignés. Je souligne beaucoup dans mes livres, je prends des notes. C'est une chose que je fais souvent, je ressors d'anciennes lectures et je regarde les passages qui m'avaient marquée... J'adore ça! Ça nous en apprend beaucoup sur nous...»

Le livre que vous relisez souvent?«La renarde et le mal peigné, la correspondance entre Pauline Julien et Gérald Godin. C'est un de mes livres préférés. Et celui que j'ai le plus offert en cadeau... Il y a une qualité d'écriture incroyable, une observation de la vie tellement juste et une force dans ces lettres qui me sidèrent chaque fois... Et on y retrouve aussi tout le contexte politique et culturel du Québec des années 60, c'est vraiment un grand livre. On y trouve d'ailleurs une de mes citations préférées: "Les mots, les mots ne valent rien, c'est la répétition, la confirmation par le temps et l'acte qui est valable."»

Le livre que vous n'avez jamais lu, vous ne savez pas pourquoi?«Je n'ai jamais lu aucun roman policier. C'est un genre qui ne m'attire pas. Mon père essaie de me convaincre en ce moment et je me dis qu'il faudrait bien que je m'y mette. Je ne comprends pas vraiment pourquoi je résiste autant, en fait... Je me suis dit qu'il faudrait au moins que je lise un Henning Mankell bientôt... Qui sait, peut-être que ça me donnera la piqûre!»

Le livre que vous avez l'intention de lire cet automne?«La liberté des savanes de Robert Lalonde, que je viens tout juste d'acheter. Je suis une grande fan de ses romans et j'avais adoré Que vais-je devenir jusqu'à ce que je meure et Iotékha, entre autres. J'ai l'impression qu'il trouve dans la littérature et dans les mots des autres un refuge, une consolation, et ça me parle beaucoup! Et sa façon à lui aussi de parler de la nature, du temps qui passe, de la mort me touche particulièrement.»