Salman Rushdie affirme que l'idée de situer son nouveau roman entre deux élections présidentielles américaines historiques lui est venue sur le tard, mais estime que le contraste entre Barack Obama et Donald Trump offre la toile de fond parfaite pour créer sa fable américaine moderne.

Le roman, intitulé The Golden House, commence le jour de l'investiture de Barack Obama à titre de président des États-Unis. Au même moment, un milliardaire et sa famille s'installent à New York dans le quartier historique Macdougal-Sullivan Gardens - dans le secteur Greenwich Village. Ils emménagent dans le manoir Murray, rebaptisé «Golden House».

L'auteur soutient qu'il avait le désir d'écrire un roman contemporain à saveur sociale au sujet de ce moment particulier de l'histoire. Toutefois, la structure entière du livre qui se déroule sur huit ans n'était pas prévue au départ.

Il ajoute que l'élection de Donald Trump, l'an dernier, a permis de donner une courbe dramatique encore plus intéressante à l'histoire, en passant d'un grand moment d'optimisme à ce qu'il considère comme étant «tout le contraire» de l'optimisme.

Salman Rushdie raconte que le décor de son récit s'inspire d'un véritable jardin commun où résident certains de ses amis et qui lui semblait être un endroit idéal pour développer la trame narrative de son roman.

Il décrit l'endroit comme la scène toute désignée, un lieu qui lui rappelle la cour intérieure du film Rear Window d'Alfred Hitchcock, où tout le monde peut espionner le quotidien des autres. Par ailleurs, la véritable maison dont s'est inspiré Hitchcock se trouve à quelques dizaines de mètres de là.

Dans le roman, le patriarche milliardaire nommé Nero Golden habite avec ses trois fils: Petya le solitaire, Apu l'artiste flamboyant et D. le benjamin qui porte un lourd secret.

«Je crois qu'ils viennent s'installer à New York pour se réinventer et non pour disparaître», explique l'auteur au sujet de la mystérieuse famille Golden. «Nero Golden mène à New York une vie très entrepreneuriale, très axée sur les affaires. Ils ont l'impression - à tort - qu'ils peuvent fuir leur passé en déménageant aussi loin. Le fait qu'ils se trompent constitue en soi une partie du drame du livre», résume M. Rushdie.

AP

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