Avec une représentation de son spectacle Perreau et la Lune, un hommage à Richard Desjardins, une soirée autour du Fantastique des astres et une apparition au spectacle de Laurence Nerbonne, Yann Perreau se prépare à des FrancoFolies bien remplies - dès vendredi. L'auteur-compositeur-interprète a accepté de nous raconter sa vie en livres.

Ton premier souvenir de lecture?

«Des bédés! J'ai particulièrement aimé Lucky Luke. Mes frères et soeurs sont plus âgés que moi et ils étaient ados quand j'ai commencé à lire, à 4-5 ans. Mon album préféré était Daisy Town. Avant même de lire, je regardais les images, et les dessins étaient tellement éloquents et évocateurs que je comprenais presque l'histoire. Je me souviens de tout: du vieux barbu, du Chinois qui cassait tout...»

Le livre qui a changé ta vie?

«C'est un livre que ma mère m'avait donné à ma confirmation, en cinquième année: Illusions - Le Messie récalcitrant, de Richard Bach. C'est un roman sur un navigateur qui s'échoue et rencontre quelqu'un dans le désert qui devient un peu comme un guide spirituel - un peu dans la lignée du Petit Prince, de L'alchimiste ou de Siddhartha. Je trouve que c'est un beau symbole à donner de la part d'une mère à son jeune garçon. Je l'ai relu trois ou quatre fois par la suite. C'est un livre qu'on peut ouvrir au hasard, sans le lire du début à la fin, et trouver un passage qui nous parle.»

Le livre que tu relis de temps en temps?

«Il y a un recueil de textes que j'aime lire assez souvent: c'est une compilation de Charles Bukowski qui s'appelle Avec les damnés. Bukowski est un auteur que j'ai connu au début de la vingtaine et qui me suit encore. C'est le genre de livre dans lequel je repasse souvent. J'ai beaucoup de livres de Bukowski - entre 10 et 15 -, mais si je peux en nommer juste un, c'est celui-là parce que j'ai autant accès à des poèmes qu'à des nouvelles ou des extraits de romans.»

Un auteur pour lequel tu as une grande admiration?

«Jacques Prévert. Il y a un hommage québécois qui est sorti récemment (Pour faire le portrait d'un poète - Hommage du Québec à Prévert). On est une dizaine d'auteurs québécois à lui avoir rendu hommage - ça fait 40 ans qu'il est décédé - sous la gouverne de Normand Baillargeon. Prévert, c'est quelqu'un qui a été très formateur pour moi. Je l'ai connu sur le tard, mais depuis que je l'ai lu, il est toujours là. Quand j'écris, quand je travaille, il est présent dans mon esprit. J'aime son côté rebelle et très accessible. Il a une écriture très ouverte.»

Le livre qui est sur ta table de chevet en ce moment?

«Présentement, c'est Sudbury, de Patrice Desbiens. Depuis qu'on m'a offert ce livre, j'ai fait des spectacles en hommage à Desbiens, je l'ai lu dans différents contextes et j'ai acheté deux ou trois autres de ses recueils. C'est quelqu'un qui me fait rire, qui me fait réfléchir, et il m'inspire beaucoup dans son rythme et dans sa façon d'imager.»

Le livre que tu veux lire cet été?

«J'ai envie de lire la trilogie de David Goudreault (La bête à sa mère, La bête et sa cage, Abattre la bête). J'ai commencé à lire le premier, mais quand mon petit est né, il y a un an, j'ai été obligé de le laisser de côté. C'est un auteur que j'admire, et il commence à être un ami depuis qu'on a partagé une soirée de poésie ensemble. Il m'a invité aussi à la Grande Nuit de la poésie à Saint-Venant, l'automne passé. Je lui ai dit que je me mettrais là-dessus!»