Controverse dans le monde littéraire canadien. Un des écrivains chouchous du ROC, Joseph Boyden, est dans l'embarras depuis que l'APTN (le réseau de télévision des peuples autochtones) a révélé, après enquête, qu'il n'était pas un «vrai» autochtone.

Oui, l'écrivain a quelques ancêtres autochtones, mais, comme bien des Canadiens, il faut remonter loin dans l'arbre généalogique pour les retrouver.

Or depuis la parution de son premier roman, en 2001, l'auteur de Through Black Spruce (prix Giller 2008) s'est toujours présenté comme métis ou descendant de la nation Nipmuc.

Avec l'écrivain Thomas King, il est un porte-étendard de l'expérience autochtone qui est au coeur de tous ses romans. C'est un peu comme si on apprenait qu'Antonine Maillet n'était pas acadienne.

Joseph Boyden s'est excusé, mais, dans le même souffle, il se défend en disant qu'il a toujours dit qu'il était métis. (Il a déjà déclaré: «Une petite partie de moi est autochtone, mais c'est une grande partie de ce que je suis.») Il jure qu'il n'a jamais bénéficié de subventions destinées aux «vrais» écrivains autochtones.

La semaine dernière, il a accordé ses premières entrevues au Globe and Mail et à CBC. Jusqu'ici, l'écrivain-vedette jouit toujours du soutien du monde littéraire canadien, qui dit attendre son prochain roman, Seven Matches, prévu pour l'automne prochain, avec autant d'impatience que les précédents.