Outre le 90e anniversaire de leur reine, le Royaume-Uni célébrait jeudi le bicentenaire de la naissance de la grande romancière anglaise Charlotte Brontë, dont le roman culte Jane Eyre a hanté des générations de lecteurs.

Une fête d'anniversaire était prévue dans l'après-midi dans sa maison à Haworth, un village isolé du Yorkshire (nord de l'Angleterre), où Charlotte et ses soeurs Emily et Anne grandirent et écrivirent.

Vendredi, une couronne sera déposée en son honneur à l'abbaye de Westminster. La National Portrait Gallery lui consacre une exposition et un ballet inspiré de Jane Eyre sera joué à partir du mois prochain.

Signe de la popularité durable des soeurs Brontë, le Bronte Parsonage Museum d'Haworth attire chaque année des dizaines de milliers de visiteurs du monde entier et leurs oeuvres restent des classiques des librairies et des programmes scolaires au Royaume-Uni.

À rebours d'une vie souvent difficile, Charlotte, Emily et Anne développèrent dès leur enfance des mondes imaginaires incroyablement riches, s'encourageant mutuellement pour nourrir poèmes, récits et romans.

Elles rêvaient d'être publiées mais craignaient de ne pas être prises au sérieux en tant que femmes. Elles adoptèrent donc les pseudonymes de Currer, Ellis et Acton Bell lorsqu'elles envoyèrent Jane Eyre, Les Hauts de Hurlevent, Agnes Grey et La recluse de Wildfell Hall à des éditeurs, dans les années 1840.

Avant d'être elle-même emportée, jeune mariée, par la maladie en 1855 (à 38 ans), Charlotte perdit successivement sa mère, morte d'un cancer, ainsi que ses quatre soeurs et son frère.

Jane Eyre, qui n'a jamais cessé d'être imprimé au Royaume-Uni, raconte l'histoire d'une jeune orpheline qui tombe amoureuse de M. Rochester, chez qui elle est gouvernante. Le roman est aussi le récit de la conquête d'indépendance d'une jeune femme jusque-là opprimée.

Selon une de ses biographes Claire Harman, Charlotte Brontë, également auteur de Shirley et Villette, était «une femme en quête de sincérité bien plus que célébrité personnelle». Elle se «sentait obligée de mettre des mots sur ses terribles souffrances; c'était la seule façon de les gérer», a-t-elle récemment expliqué sur la BBC.