Le célèbre écrivain israélien Amos Oz évite les représentations officielles de son pays à l'étranger en signe de protestation contre la politique «extrémiste» du gouvernement, ont rapporté vendredi des médias israéliens.

«Quand, de temps en temps, mes livres sont traduits à l'étranger, les éditeurs m'invitent à assister au lancement», a-t-il dit au quotidien israélien Maariv.

«Vu l'extrémisme grandissant au sein de la politique actuelle du gouvernement dans divers secteurs, j'ai informé mes hôtes que je préférais ne pas être invité à des événements organisés en mon honneur dans les ambassades israéliennes à l'étranger».

Le ministère israélien des Affaires étrangères a refusé de commenter l'information.

«Compte tenu de notre haute estime et respect pour Amos Oz, nous avons choisi de ne pas réagir», a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère Emmanuel Nahshon.

Amos Oz, 76 ans, a affirmé que malgré sa prise de position contre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu - le plus à droite de l'histoire d'Israël - il était contre la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) qui appelle au boycott d'Israël jusqu'à la fin notamment de l'occupation des territoires palestiniens.

«Je m'oppose fermement au BDS et à l'idée du boycott d'Israël», a dit l'écrivain au quotidien Jerusalem Post, soulignant: «Ma décision est dirigée contre le gouvernement et non contre mon pays».

Maintes fois primé et régulièrement évoqué comme candidat potentiel au prix Nobel de littérature, l'écrivain est un farouche défenseur de la paix avec les Palestiniens et fervent critique de la droite israélienne.

L'année dernière, il avait créé la polémique en qualifiant de «néo-nazis hébreux» les extrémistes juifs responsables de violences contre des musulmans et des chrétiens.