Le journaliste et écrivain David Lagercrantz, qui donne une suite très attendue à la trilogie de polars suédois Millénium, a affirmé mardi qu'il comprenait la décision d'un journal suédois de le boycotter parce qu'il n'a pas eu l'autorisation de lire l'ouvrage avant.

Le quotidien de référence danois Politiken a annoncé mardi qu'il n'ouvrirait pas ses colonnes à l'auteur du quatrième tome de cette trilogie à succès, continuée onze ans après la disparition de son auteur original, Stieg Larsson, parce qu'il n'avait pas eu le droit de lire le roman qui doit paraître jeudi.

«Normalement, nous ne parlons jamais à un auteur avant d'avoir d'abord lu son livre. Nous voyons cela comme faisant partie de notre éthique professionnelle», a expliqué à la radio publique suédoise SR le chef de rubrique culture de Politiken, Jes Stein Pedersen.

Ce qui ne nous tue pas doit sortir dans 25 pays jeudi, puis aux États-Unis le 1er septembre.

La maison d'édition a largement verrouillé la communication, et le livre de 500 pages, très attendu, n'a pu être lu que par certains journalistes.

Le quotidien régional Göteborgs-Posten a rapporté mardi que l'auteur lui-même trouvait la situation «absurde».

«Je suis du côté des journalistes là-dessus. J'ai moi-même un passé de reporter et je suis habitué à être de votre côté de la barrière. Je serais moi-même bien emmerdé pour savoir si j'aurais accepté ces conditions-là», a-t-il dit.

Politiken rejoint la cohorte des voix critiques du projet, en dépeignant une maison d'édition réticente à s'ouvrir à la critique littéraire.

La directrice de l'éditeur Norstedts, Eva Gedin, a répondu dans le quotidien suédois Dagens Nyheter que ses responsables avaient voulu être «vraiment restrictifs dans la diffusion du manuscrit» pour «des raisons de sécurité», craignant des fuites ou un piratage.