Chaque semaine, nous demandons à un artiste des suggestions de lecture pour l'été. Voici celles du comédien Jean L'Italien, fan de chasse, pêche, motocyclette, mécanique, cuisine... et lecture!

Cet été, il pourra s'adonner à plusieurs de ses passions à Saint-Mathieu-de-Beloeil: pour la troisième année, Jean L'Italien y passe la belle saison en s'installant au Théâtre des Hirondelles, où il tient le rôle principal de la «comédie policière» Parfum de crime!

Vos lectures cet été?

Maintenant que les représentations de Parfum de crime ont commencé, je vais lire un livre recommandé par ma collègue d'été Mireille Deyglun: un roman historique, Les fantômes de la Sierra Maestra, de Paul Ohl, qui fait interagir Castro, Hemingway, Guevara et Sartre à Cuba, à l'aube de la révolution. J'ai lu quelque part qu'Ohl avait fait plus de sept ans de recherche afin d'étoffer son récit.

Une lecture récente qui vous a marqué?

Soumission de Michel Houellebecq. Je m'attendais à quelque chose de choc et trash, une caricature de Mahomet et de l'intégrisme, ou quelque chose du genre. Mais quelle surprise, tout se déroule en douceur, sans esclandre et doucement le tapis glisse sous vos pieds et, soudainement, il n'y a plus de plancher dessous. Il n'y a que le temps de la soumission...

Votre livre de chevet?

MES livres de chevet! Ce sont les cadeaux de mes enfants pour mon 55e anniversaire: L'art du montage de mouches par les éditeurs du magazine Sentier chasse et pêche, le Guide du monteur de mouches d'Albin Dallest et Les mouches Neptune du Québécois Yvon Gendron. Je m'endors donc dans un lit qui devient peu à peu une chaloupe ou un bord de rivière. Lorsque le sommeil devient plus profond, je taquine une grosse truite avec une mouche succulente confectionnée par le rêveur. Et je vous emmerde tous pendant que je pêche [rires]!

Un souvenir de lecture d'été?

Les nomades des steppes mongoles, les «terres rares», le meurtre d'un enfant, un commissaire qui fait enquête, mais qui n'a jamais élucidé le meurtre de sa propre fille: on pourrait croire à du Herbert Lieberman, mais non, il s'agit d'un policier d'Ian Manook, intitulé Yeruldelgger. Un thriller qui se lit en ressentant presque le vent qui balaie le désert, mais qui laisse aussi passer l'odeur nauséabonde des bas-fonds d'Oulan-Bator. Ce polar bien ficelé m'a tenu d'une couverture à l'autre.

Le livre le plus souvent donné en cadeau?

Je ne donne pas de livres en cadeau: tu n'as qu'à prêter un livre, il ne revient jamais... Par contre, j'ai déjà prêté un livre que je n'aurais jamais lu, mais qu'on m'a remis parce que la personne l'avait détesté. Et je me suis fait prendre: c'est 22/11/63 de Stephen King. Wow, j'ai adoré, moi qui ne lis pas de science-fiction! Le héros remonte dans le temps en 1963 afin d'assassiner Lee Harvey Oswald pour l'empêcher d'assassiner le président Kennedy. On passe au travers des 873 pages en quelques jours!