Chaque semaine, nous demandons à un artiste des suggestions de lectures pour l'été. Voici celles de Florent Vollant, dont le tout récent et magnifique album s'intitule Puamuna, qui signifie «rêve».

Certains rêves se réalisent: 25 ans après leur fameux spectacle Blues blanc rouge au tout premier festival Présence autochtone, Florent Vollant et Richard Desjardins se produiront de nouveau ensemble le 31 juillet, à la place des Festivals, lors d'un grand spectacle extérieur gratuit baptisé Blues blanc rouge remix. Parfait pour souligner la 25e édition du festival, qui célèbre toujours les cultures autochtones des trois Amériques.

Un souvenir de lecture d'été?

L'été, je suis dehors et je cours partout, même quand il pleut, alors je ne lis pas. Mais je lis dans l'avion et à l'aéroport. Et j'en passe du temps dans les aéroports (rires). Alors, j'attends avec un livre. J'aime lire tout ce qui se rapporte au monde autochtone. Le dernier que j'ai lu, c'est La plume d'aigle de Samian, qui regroupe ses textes de chansons, en dehors du rappeur, si je peux dire. Les lire sur papier, ça donne une tout autre dimension aux textes de Samian, c'est vraiment intéressant.

Une lecture récente qui vous a marqué?

Je n'ai jamais étudié la musique, je l'ai apprise par moi-même. Alors, c'est à travers la lecture de biographies que j'apprends. J'ai lu les bios de Bob Marley, de Keith Richards - moi, j'ai fait partie d'un duo, je le comprends, Keith, quand il parle de Mick Jagger et toutes ses blondes qui venaient pleurer sur son épaule! (rires) Plus près de nous, j'ai lu entre autres la bio de Serge Fiori. Il est intrigant, Fiori, c'est tout un personnage. Il se raconte, lui, dans sa démarche et sa perdition. Sa biographie (Serge Fiori - S'enlever du chemin, de Louise Thériault) m'a beaucoup touché.

Le livre le plus souvent donné en cadeau?

Ce serait plus facile de nommer un disque (rires), mais le dernier livre que j'ai donné en cadeau, c'est Mort-terrain de Biz. Il raconte cette histoire d'un médecin qui arrive dans le Nord. Et tout le territoire que son histoire occupe, tous les personnages qui la traversent, je les connais tous, parce que son histoire pourrait se passer aussi bien Whitehorse qu'à Schefferville: c'est toujours en haut du 55e parallèle, avec tous ces trous de mines abandonnés, le chamanisme, le wendigo. Je l'ai offert à un ami médecin. J'ai parlé à Biz dernièrement, il m'a dit qu'il travaillait à un scénario pour en faire un film.

Votre lecture de chevet?

J'ai un livre qui est là tout le temps, un livre qui traite des rêves et qui s'intitule Le rêve et ses symboles (NDLR: de la Québécoise Marie Coupal, livre publié en 1985, constamment réédité depuis et vendu dans toute la francophonie). Je l'ai depuis longtemps. Dans la préface, elle parle de l'importance des rêves chez les peuples autochtones, à quel point le monde onirique compte pour nous. Je le consulte parce que j'aime les mots qu'elle utilise: c'est pas trop ésotérique! Et entre ce que je lis dans ce livre et ce que j'ai entendu de la part des aînés, dans ma communauté, ça se tient.