Six lettres de la célèbre écrivaine américaine Harper Lee n'ont pas trouvé preneurs lors d'enchères à New York vendredi, en dépit de l'intérêt renouvelé pour ses écrits depuis l'annonce de la sortie d'un deuxième roman le mois prochain.

Écrites à la machine et envoyées à un ami, l'architecte new-yorkais Harold Caufield, de 1956 à 1961, ces missives apportent une nouvelle lumière sur la pensée d'un des écrivains américains les plus connus mais aussi les plus solitaires.

Aucun acheteur ne s'est présenté pour ces lettres évaluées entre 150 000 et 250 000 dollars, et l'enchère a pris fin à 90 000 dollars, a expliqué à l'AFP une porte-parole de la maison d'enchères.

L'unique et célèbre roman écrit il y a 55 ans par Mme Lee, 89 ans, To Kill a Mockingbird (Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur), qui a remporté le prix Pulitzer en 1961, un an après sa sortie, dénonce l'injustice raciale dans le sud du pays, lors de la grande crise économique de 1929.

Grand classique de la littérature américaine, il a été vendu à plus de 30 millions d'exemplaires, traduit en plus de 40 langues, et il est étudié dans de très nombreuses écoles et lycées américains.

Quatre de ces lettres écrites avant son premier roman décrivent ses pensées quand elle soigne son père adoré et la vie quotidienne dans sa ville natale, Monroeville, en Alabama.

En 1960, elle s'émerveille du succès de son roman: «on est surpris, stupéfait et abasourdi par le magazine littéraire de Princeton».

Dans une lettre de 1956, elle exprime son «désir» de revenir écrire à New York. «Je ne peux tout simplement pas travailler ici», écrit-elle.

Elle a aussi des mots ironiques sur sa ville. «C'est affligeant de s'asseoir et d'entendre pendant une heure les gens avec qui on est allé à l'école -- les mêmes discussions tous les jours c'est mieux qu'une torture chinoise».

HarperCollins doit publier le 14 juillet un deuxième roman de Mme Lee, Go Set a Watchman, qui avait suscité une controverse, certains doutant qu'Harper Lee ait vraiment donné son accord à sa publication. Ce roman est une sorte de suite à «l'Oiseau moqueur» mais il avait été écrit avant, dans les années 1950.

Harper Lee vit dans une maison de retraite de Monroeville. Elle aurait souffert d'un AVC en 2007, verrait et entendrait mal.