Le poète égyptien Abdel Rahmane al-Abnoudi, célèbre pour l'utilisation de l'arabe dialectal de son pays dans son oeuvre, est mort mardi à l'âge de 76 ans, a-t-on appris auprès de son épouse.

Il est décédé dans un hôpital militaire du Caire des suites d'une opération neurochirurgicale dimanche.

«M. Abnoudi est décédé, il sera enterré aujourd'hui dans la ville d'Ismaïlia», dans le nord-est de l'Égypte, a affirmé à l'AFP son épouse, Nihal Kamal.

Il s'est notamment fait connaître pour avoir compilé une épopée du héros arabe médiéval Abou Zeid al-Hilali et de sa tribu qui a parcouru le monde arabe, du Yémen au Maghreb.

Le poète a ainsi passé 35 ans de sa vie à rassembler les poèmes de cette épopée en Égypte, mais également en Tunisie, au Maroc et dans le Hedjaz (Arabie saoudite), et l'a publiée en plusieurs volumes.

Abnoudi a construit sa célébrité à travers ses oeuvres en dialecte égyptien, participant au développement et à la popularisation de cet art dont il est devenu l'un des maîtres.

Il s'est aussi fait connaître en tant que parolier, notamment au service du «crooner» de la chanson arabe, l'icône égyptienne Abdel Halim Hafez, pour qui il a composé des romances mais aussi des chants patriotiques.

Né en 1939 dans la province de Qena, en Haute-Égypte, il était surnommé «l'oncle», une expression utilisée par les habitants du sud pour exprimer leur affection et leur respect.

Souffrant de problèmes respiratoires, il s'était installé depuis plusieurs années à Ismaïlia, sur le canal de Suez, pour échapper à la pollution de la capitale.