Loin des tout-inclus fréquentés par les touristes, le Cuba décrit dans Les coqs cubains chantent à minuit est une prison pour ses habitants, victimes ou profiteurs d'un système dans lequel les compromissions morales sont essentielles à la survie.

Le Guinéen Tierno Monénembo, auteur d'une dizaine d'ouvrages et lauréat du prix Renaudot en 2012, raconte dans ce roman l'histoire d'El Palenque, Parisien d'origine africaine débarquant à La Havane à la recherche de ses origines floues. Il est aussitôt remarqué par Ignacio, narrateur du récit. Autour d'eux gravitent Roberto, le logeur, et Poète, le vagabond, qui en savent peut-être plus sur El Palenque qu'ils ne le laissent voir.

Ode aux liens culturels unissant Cuba et l'Afrique, Les coqs cubains chantent à minuit transporte le lecteur dans La Havane actuelle et celle des années 70. Le sordide y côtoie toujours le festif. Bien que les nombreuses références historiques insérées dans les dialogues alourdissent le récit, le dénouement de l'intrigue, distillé sur quelques chapitres, et les revirements ponctuant la quête d'El Palenque poussent à poursuivre la lecture d'un trait jusqu'à la dernière page.

*** 1/2

Les coqs cubains chantent à minuit

Tierno Monénembo

Éditions du Seuil, 188 pages