Mathias Menegoz a été couronné jeudi par le prix Interallié pour son premier roman, Karpathia (P.O.L), fresque historique qui se déroule dans les Balkans au XIXe siècle, sur fond de haines ancestrales.

L'auteur de 46 ans, scientifique de formation, a été choisi par le jury au 5e tour de scrutin, par 6 voix contre 4 à Simonetta Greggio pour Les nouveaux monstres (Stock). Cette récompense clôture la saison des prix littéraires.

Autre finaliste, Éric Reinhardt, avec L'amour et les forêts (Gallimard), repartira donc bredouille de ce marathon littéraire. Le quatrième en lice était Serge Joncour avec L'écrivain national (Flammarion).

Karpathia est «un très beau roman, avec un sujet très original, et le choix d'une période extrêmement romanesque», a dit à l'AFP Nelly Alard, lauréate 2013 de l'Interallié et membre du jury cette année. Comme le veut la tradition, elle sera remplacée l'an prochain par Mathias Menegoz.

Pour un autre membre du jury, l'écrivain Jean-Marie Rouart, «la seule critique que l'on puisse faire à ce roman qu'on ne lâche pas jusqu'à la fin, c'est qu'il est archi-classique».

Dans cet ample roman d'aventures de 700 pages, Mathias Menegoz, né en 1968 en France d'un père normand et d'une mère souabe, emporte le lecteur en Transylvanie, dans les années 1830.

Sur fond de lugubre forteresse, de forêts embrumées et de seigneurs féodaux, l'arrivée d'un jeune comte hongrois venu reprendre les rênes du fief de ses aïeux agit comme un détonateur et ravive les haines ancestrales. Tout dégénère. Et c'est, racontée avec fougue, une explosion de violence qui laisse derrière elle un champ de ruines.

Le père du lauréat est le réalisateur français, Robert Menegoz, sa mère est une productrice réputée, née à Budapest, Margaret Menegoz, directrice des Films du Losange, qui ont notamment produit Amour de Haneke.