L'écrivain australien Richard Flanagan a remporté le prix Booker, mardi, avec un livre viscéral sur la brutalité en temps de guerre et ses conséquences, un roman que le jury a qualifié d'«aussi puissant qu'un coup dans l'estomac».

Flanagan s'est inspiré des expériences de son père lorsqu'il a été prisonnier des Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale pour écrire The Narrow Road to the Deep North, un roman axé sur la ligne Siam-Birmanie, aussi connue sous le nom de «voie ferrée de la mort», fruit de travail forcé ayant causé le décès de dizaines de milliers de prisonniers.

Le livre est dédié au père de Flanagan - appelé par son numéro de prisonnier, 335 -, qui est décédé à l'âge de 98 ans, peu après que son fils eut terminé le manuscrit.

Flanagan devient le troisième Australien à remporter le prix, après Thomas Kenneally et Peter Carey, et sa victoire décevra certainement ceux qui espéraient voir un Américain gagner la première année où les auteurs des États-Unis ont été admissibles.

Pour une première année, des écrivains de toute nationalité étaient admissibles au prix Booker, auparavant ouvert uniquement aux auteurs du Royaume-Uni, de l'Irlande et des pays du Commonwealth.

Les auteurs américains Joshua Ferris et Karen Joy Fowler faisaient partie des six finalistes, de même que trois écrivains britanniques: Ali Smith, Howard Jacobson et Neel Mukherjee.

Un prix Booker se traduit généralement par une hausse de ventes pour un auteur, et peut même transformer une carrière. Lorsque Hilary Mantel a gagné pour Wolf Hall en 2009, elle est passée d'auteure modérément populaire à grande vedette littéraire.

La gagnante de l'an dernier, la Néo-Zélandaise d'origine canadienne Eleanor Catton, a vu son roman de 900 pages The Luminaries s'écouler à 500 000 exemplaires à travers le monde.