Un individu a interrompu mercredi une conférence du Nobel de littérature Mario Vargas Llosa lors de la Foire internationale du livre à Bogota, en déchirant un de ses ouvrages, un incident auquel a réagi avec humour l'écrivain péruvien.

«Je le remercie sincèrement, vous ne savez pas à quel point ces conversations peuvent être ennuyeuses», a lancé Vargas Llosa, qui venait d'être pris à partie pour ses positions politiques conservatrices et ses relations avec l'ancien président colombien de droite Alvaro Uribe.

L'écrivain a comparé le trublion, évacué par des agents de sécurité, à un personnage «sorti tout droit de l'Histoire de Mayta», un de ses romans politiques, qui raconte l'histoire d'un révolutionnaire dans le Pérou des années 50.

«Criez, tonnez, détruisez mes livres. Merci Monsieur, je vous souhaite une longue vie», a poursuivi l'auteur de La ville et les chiens, réputé pour ses critiques envers les dirigeants socialistes d'Amérique latine comme ceux du Venezuela ou de Bolivie.

Lors de sa conférence, en compagnie de l'écrivain colombien Juan Gabriel Vasquez, le Nobel péruvien a expliqué que la vie quotidienne inspirait la littérature. À ce titre, des personnes comme le lecteur furieux qui a déchiré son livre sont «des provocateurs fondamentaux qui sont derrières les grandes aventures littéraires», a-t-il affirmé.

Invité d'honneur de ce festival littéraire en Colombie, Vargas Llosa a conclu par un hommage à ce pays «fantastique» et «plein de vie».